COGNITION / CONCEPT

Aline Reinbolt : Psychologue du développement, spécialisée en neuropsychologie
Formée à la passation des bilans aidant au diagnostic : ADOS, ADI-R, Vineland, Test psychométrique
Mylène Vaillant :
Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)
Laurène Vaillant : Éducatrice spécialisée
Lise Artis : Éducatrice spécialisée

 

Conceptualisation : désigne les processus de construction des représentations mentales chez l’individu. La conceptualisation est le processus d’élaboration des concepts, c’est-à-dire des mots qui servent de contenant (du latin conceptus, « action contenir ») à nos théories ordinaires ou scientifiques, c’est-à-dire à nos manières plus ou moins attestées de penser la réalité. « Chaise », « respiration » ou « quanta » sont tous des concepts, chacun d’eux résulte d’un processus idoine de conceptualisation, mais qui peut se dérouler dans deux directions différentes. Premièrement, nous construisons généralement le concept de « chaise » sur la base de nos expériences quotidiennes : un père dit à son fils « assieds-toi sur ta chaise », sa mère lui indique plus tard « c’est ma chaise », son professeur lui demande « quelle est ta chaise », etc. Au fil de ces événements, l’enfant met peu à peu en rapport le signifiant / / avec la série des objets associés à cette séquence de sons (le signifié correspondant). On dit qu’il construit le concept de « chaise », d’une part en extension (par la somme des occurrences du signifié « chaise » qu’il a rencontrées dans sa vie), d’autre part en compréhension (par la liste des critères communs à toutes les chaises possibles : « un plateau monté sur un ou plusieurs pieds, muni d’un dossier et destiné à s’asseoir… »). Plus tard, il pourra accéder à des concepts plus abstraits comme ceux de « siège » (réunissant la classe des chaises avec celles des poufs, des tabourets et des fauteuils) et/ou de « meuble » (par agglomération des sièges, des tables, des armoires et des lits). C’est que les concepts s’organisent en réseaux conceptuels, qu’ils s’affinent, se précisent et se complexifient au gré des besoins.

A quoi servent les concepts ?

Scientifiques ou quotidiens, les concepts servent à discriminer, c’est-à-dire à différencier les choses en vue de les traiter différemment, donc à rendre le monde reconnaissable et contrôlable au moyen de la pensée. Ce sont moins des catégories fermées à mémoriser (« la mouche est un insecte volant au corps rayé de gris, aux ailes transparentes, à la trompe molle, familier des habitations et parasite des aliments ») que des unités théoriques condensées en un seul mot, et permettant de tracer des séparations au cas par cas pour juger et agir intelligemment en situation. Soit un insecte survolant une table de pique-nique : est-ce une mouche ou un taon ? lequel des deux insectes est le plus répandu dans la région ? lequel pourrait nous piquer ou non ? quel rôle l’un et l’autre jouent-ils dans l’écosystème local ? qui d’entre eux est attiré par les fruits, la viande ou les gâteaux ? en conséquence, quel animal vaut-il mieux chasser ou laisser vaquer à ses occupations ? etc. Une conception inexacte de la mouche peut entraîner, chez le pique-niqueur ignorant, une sélection lacunaire ou carrément erronée des perceptions à activer pour faire face aux événements (« que regarder, qu’écouter, etc. »).

Pourquoi s’intéresser à la conceptualisation pour accompagner les personnes TSA ?

Les personnes TSA rencontrent des difficultés à conceptualiser un ensemble cohérent à partir d’une multitude d’éléments. Elles se focalisent sur chacun d’entre eux sans nécessairement percevoir les liens logiques. Elles rencontrent des difficultés à hiérarchiser des informations diverses et variées se rapportant à une même idée.

DÉVELOPPEMENT AUTONOMIE

Lise Artis : Éducatrice spécialisée
Laurène Vaillant : Éducatrice spécialisée

Selon Elisa Herman dans « la notion d’autonomie et ses impensés dans la socialisation enfantine », l’autonomie est associée au libre-arbitre et à la formation de la personnalité. C’est donc une étape fondamentale à la constitution de soi.

D’après le dictionnaire informatisé Trésor de la langue, l’autonomie c’est la « faculté de se déterminer par soi-même, de choisir, d’agir librement ».

L’enfant doit devenir autonome dans ses gestes (développement moteur + système sensoriel) pour ensuite l’être dans ses choix construisant ainsi sa « personnalité » et son « identité ».

« L’indépendance corporelle » est indispensable pour réaliser les gestes de la vie quotidienne : couper sa nourriture, se laver, se brosser les dents, se coiffer, …

Néanmoins, on ne peut pas parler d’autonomie si la personne n’est pas capable de décider et de s’organiser par elle-même, sans aide extérieure. Par exemple, un enfant qui sait se laver mais qui ne va pas se laver sans que l’on lui dise de le faire.

SCOLAIRE

Laurène Vaillant : Éducatrice spécialisée
Lise Artis : Éducatrice spécialisée
 
Capacité de l’élève à agir selon ses propres forces, sans intervention de l’enseignant ou d’un tiers.

Exemple d’aptitudes : accepter les apprentissages nouveaux, apparier, catégoriser, …

PERSONNELLE

Laurène Vaillant : Éducatrice spécialisée
Lise Artis : Éducatrice spécialisée

D’après Gloria LAXER, l’autonomie personnelle c’est la maîtrise de son corps et le temps à lui consacrer.

Il s’agit d’être en capacité de planifier et d’organiser sa vie.
Les apprentissages visant à l’autonomie personnelle sont complexes et couvrent l’ensemble des sphères.

Exemple d’aptitudes : boire, manger, s’habiller, se laver, …

La prise d’initiative : c’est la capacité de se prendre en main, de prendre des risques calculés et d’être proactif/ve en anticipant les besoins et les demandes de façon autonome, sans avoir reçu de consignes ni de directives, afin de faire évoluer une situation.

SOCIALE

Laurène Vaillant : Éducatrice spécialisée
Lise Artis : Éducatrice spécialisée
 

Capacité à exprimer ses besoins et désirs.

Exemple d’aptitudes : interaction, empathie sociale, vie en relation, …

DOMESTIQUE

Laurène Vaillant : Éducatrice spécialisée
Lise Artis : Éducatrice spécialisée
 

Ensemble des activités qui permettent à la personne de vivre de façon autonome.

Exemple d’aptitudes : cuisiner, nettoyer sa maison, mettre la table, …

DÉVELOPPEMENT DU LANGAGE

Aline Reinbolt en collaboration avec les orthophonistes : Psychologue du développement, spécialisée en neuropsychologie
Formée à la passation des bilans aidant au diagnostic : ADOS, ADI-R, Vineland, Test psychométrique

EXPRESSIF

Aline Reinbolt en collaboration avec les orthophonistes : Psychologue du développement, spécialisée en neuropsychologie
Formée à la passation des bilans aidant au diagnostic : ADOS, ADI-R, Vineland, Test psychométrique
 

Le langage expressif est la capacité à communiquer. C’est la capacité d’exprimer ses pensées, ses idées, ses désirs et ses besoins. Identifier et étiqueter les objets dans l’environnement, assembler des mots pour former une phrase, décrire des événements et des actions, répondre à des questions, formuler des demandes sont quelques exemples de compétences linguistiques expressives. Le langage expressif ne traite pas seulement de l’utilisation appropriée du langage, il inclut également l’incorporation d’expressions faciales et de gestes.

RÉCEPTIF

Aline Reinbolt en collaboration avec les orthophonistes : Psychologue du développement, spécialisée en neuropsychologie
Formée à la passation des bilans aidant au diagnostic : ADOS, ADI-R, Vineland, Test psychométrique
 

Le langage réceptif est la capacité de comprendre la langue. Les compétences langagières réceptives comprennent la compréhension de la langue parlée et la réponse à celle-ci, ainsi que des mots écrits. Néanmoins, le langage réceptif ne traite pas seulement des compétences de vocabulaire, mais également de la compréhension des gestes, de l’interprétation de la différence entre des questions, des déclarations et des instructions et de la compréhension précise de certains concepts grammaticaux.

La capacité à suivre des instructions, à comprendre des histoires, à signaler des objets et à obtenir des informations par des informations visuelles et auditives sont quelques exemples d’aptitudes langagières réceptives. Les compétences réceptives sont les compétences en première langue qui sont développés par un enfant. Les enfants commencent à apprendre des compétences linguistiques dès leur naissance lorsqu’ils reconnaissent et répondent aux voix et aux sons familiers.

DÉVELOPPEMENT MOTEUR

Mylène Vaillant : Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

Le corps est la cause et la condition de tous les apprentissages, l’outil de toutes nos actions, le vecteur de toutes nos pensées.

Pourquoi s’intéresser au développement moteur pour les personnes TSA :

Le rôle des réflexes au niveau moteur :
Le développement physique et moteur Le développement physique concerne la croissance et la santé
physique de l’enfant. Il est lié aux caractéristiques héréditaires de l’enfant de même qu’à la manière
dont son environnement, humain et physique, répond à ses besoins physiologiques : sommeil,
alimentation, élimination. Le développement moteur se rapporte en premier lieu à l’apparition et à
l’évolution naturelle des fonctions motrices. Il peut s’agir des grands mouvements du corps (motricité
globale), par exemple s’assoir, ramper, marcher, courir, grimper, lancer, attraper, ou encore des
mouvements fins de la main (motricité fine), comme manger à l’aide d’un ustensile, manipuler un
crayon ou utiliser des ciseaux. Ces habiletés progressent rapidement pendant la période sensible que
constitue l’enfance. Elles s’acquièrent par la pratique au fur et à mesure que la maturation de l’enfant
le permet.

C’est par le mouvement (activité motrice) que l’enfant découvre la variété des actions et des possibilités que lui offre son corps. Avec le temps, il devient de plus en plus habile à adapter ses actions aux exigences de l’environnement, accroissant par la même occasion son autonomie. De plus, c’est en bougeant et en agissant qu’il se découvre en tant qu’être indépendant des autres. De la naissance à la troisième année, l’enfant a comme première mission de réaliser qu’il existe comme une personne, un tout, et qu’il a un corps que lui seul peut contrôler. Cette prise de conscience est observable par le désir d’affirmation qui correspond habituellement à une période d’opposition marquée. Elle a aussi pour effet de ramener l’intérêt de l’enfant vers lui-même. Ainsi, de 4 à 7 ans, l’enfant éprouve du plaisir à expérimenter et à explorer, ce qui lui fait connaître de nouvelles sensations : corporelles, visuelles, auditives, tactiles, etc. C’est un stade de la vie où son caractère égocentrique est encore très présent. De 7 à 9 ans, il a acquis la capacité de se représenter mentalement son propre corps et a atteint un stade de développement qui lui permet d’apprendre des gestes techniques tels que nager la brasse ou dribbler. Le fait d’avoir pris conscience de sa propre unité lui permet également de s’ouvrir aux autres. LEGENDRE, Renald (2005). Dictionnaire actuel de l’éducation, Guérin, Montréal, p. 392. 8 C’est par l’activité qu’il initie que l’enfant parvient à construire et à élaborer sa pensée. De la naissance à 2 ans, il doit agir pour pouvoir penser. De 2 à 7 ans, il pense en agissant. Généralement, à partir de 7 ans, il commence à pouvoir penser sans agir.

De plus, les situations de résolution de problème qui sont vécues par l’enfant lorsqu’il joue et explore favorisent le développement des fonctions exécutives et des habiletés cognitives, comme la mobilisation de l’attention, la planification, l’organisation de l’information et la prise de décision.

Enfin, c’est d’abord par le mouvement et le corps que l’enfant s’exprime. Le bébé qui ressent un besoin s’agite et pleure. Lorsque ses besoins sont comblés, il est calme. L’expressivité motrice de l’enfant diminuera au fur et à mesure que celui-ci fera l’acquisition du langage. En situation de stress ou lorsqu’il est envahi par ses émotions, l’enfant va spontanément s’agiter, car c’est ainsi qu’il peut réguler sa tension émotionnelle, d’où l’importance de bien observer l’enfant, car c’est par ses comportements que l’on peut décoder ses besoins. Également, il faut lui permettre de libérer cette tension émotionnelle par des moments d’activité réguliers et nombreux où il peut bouger et agir librement, rééquilibrant ainsi son énergie.

Le développement moteur n’évolue pas de manière indépendante des autres domaines du développement de l’enfant : ils sont tous liés. La motricité est un pilier important, puisque c’est en se déplaçant et en manipulant que le jeune enfant se découvre d’abord lui-même et qu’il explore son environnement physique et social, ce qui lui permet de réaliser des acquisitions dans tous les autres domaines. De même, son niveau de sécurité affective, lié notamment au processus d’attachement, influence sa motivation à agir et à explorer.

DIAMOND, Adele (2009). « Apprendre à apprendre », La Recherche, Les dossiers de la Recherche, no 34, p. 88-92

COORDINATION

Mylène Vaillant : Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

C’est la capacité de contrôler harmonieusement les mouvements du corps. Au sens
strict, une coordination renvoie à la possibilité d’exécuter au moins deux mouvements simultanément.

Pourquoi s’intéresser à la coordination pour les personnes TSA :

Elle est assurée par un bon fonctionnement du tonus, de la proprioception, de la motricité et du cervelet. Elle permet une fois en place de pouvoir développer la dissociation et au fur et à mesure de pouvoir jouer à des jeux collectifs.
L’enfant ne sera plus centré sur lui-même, il pourra donc passer à une activité en collaboration avec d’autres enfants.

SCHÉMA CORPOREL

Mylène Vaillant : Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

Représentation mentale des parties de son corps et des liens qui existent entre elles.
L‘efficacité de l’ensemble de nos gestes repose sur une bonne perception de notre corps.

Pourquoi s’intéresser auschéma corporelpour les personnes TSA :

La construction du schéma corporel est essentielle pour la personne TSA pour l’aider à localiser la douleur.

CONSCIENCE DU CORPS

Mylène Vaillant : Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

C’est être capable de mobiliser de façon consciente, volontaire, adaptée et organisée, son corps ou une partie de son corps. Il est essentiel de développer la conscience du corps car c’est le point de départ de tous les apprentissages et l’outil de toutes les activités humaines et essentiellement pour acquérir une autonomie satisfaisante.

Pourquoi s’intéresser à la conscience du corps pour les personnes TSA :

Lorsqu’il y a absence ou non construction de la conscience du corps les conséquences sont multiples, et nous retrouvons ses conséquences dans le profil des personnes TSA :

  • Absence du sens du bien-être
  • Peu ou pas d’autonomie personnelle
  • Difficultés d’apprentissages
  • Troubles du sommeil
  • Absence de sensation/localisation de la douleur
  • Pas de conscience d’un territoire personnel
  • Pas de conscience d’autrui, de son ressenti
  • Pas de conscience du territoire d’autrui, ni des distances interpersonnelles
  • Pas de conscience entre ce qui est à lui et ce qui est aux autres.

CONTRÔLE MOTEUR

Mylène Vaillant : Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

Le contrôle moteur se fait d’abord dans les parties proximales puis distales du corps. Autrement dit nous contrôlons d’abord les parties situées près de notre corps avant les extrémités.

ÉQUILIBRE

Mylène Vaillant : Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

Pour maintenir l’équilibre, le corps réagit aux informations fournies par la vision et la proprioception. Il y a l’équilibre statique : maintien d’une position dans l’immobilité et l’équilibre dynamique : le maintien d’une position dans l’action.

Pourquoi s’intéresser à l’équilibre pour les personnes TSA :

La personne éprouve des difficultés à rester stable dans une position où des contraintes d’équilibre sont présentes, par exemple quand il y a diminution du polygone de sustentation.

Cela peut conduire à des troubles de la marche : polygone de sustentation élargi, marche à petits pas, marche sans déroulement du pied, marche sur la pointe des pieds, mobilisation constante des bras en recherche d’équilibre, des chutes trop fréquentes, une déambulation constante.

TONUS / POSTURE

Mylène Vaillant : Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

Tonus : Au sens strict c’est l’état de tension des muscles, volontaire ou involontaire, variable dans son intensité selon le contexte. C’est le point de départ de la posture et du mouvement ; il renseigne sur la maturation neurologique ; il actualise corporellement les états émotionnels.

Pourquoi s’intéresser au tonus pour les personnes TSA :

Un faible tonus altère des fonctions élémentaires comme manger, boire, la mastication et la déglutition ne peuvent pas être de bonnes qualités. Il y a une mauvaise libération des bras pour bien tenir ses couverts par exemple.

Posture :  La fonction principale de la posture est l’adaptation du corps à la pesanteur. Ensuite elle va permettre l’orientation du corps et impliquer mouvements et motricité.

Pourquoi s’intéresser à la posture pour les personnes TSA :

Il existe un danger d’acquisition de mauvaises postures qui peuvent conduire à des déformations ou des contractures, tout cela peut conduire à des difficultés de mobilisation, des douleurs lors d’activités, des refus associés à la notion de douleur.

Une posture voutée réduit le champ visuel et par conséquent le périmètre d’exploration ainsi que les capacités de manipulation fine.

SYSTÈME SENSORIEL

Aline Reinbolt : Psychologue du développement, spécialisée en neuropsychologie
Formée à la passation des bilans aidant au diagnostic : ADOS, ADI-R, Vineland, Test psychométrique

Mylène Vaillant :
Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

Utilisation des capacités sensorielles (visuelle, auditive, tactile, olfactive et gustative) pour traiter l’information, apprendre de nouveaux concepts, organiser et comprendre ses expériences. Chaque sens se développe individuellement et possède ses propres caractéristiques. Pour interagir, comprendre ou explorer son environnement, la personne combine l’action des sens. Par exemple, lorsqu’on joue avec un hochet, on le tient (toucher), le secoue et le regarde(vue), écoute le son (ouïe), et le mordre (goût) et le sentir (odorat). Les informations obtenues de ces sens se conjuguent pour procurer à la personne une vision globale de l’objet.

Il existe deux aptitudes perceptives :

  • L’intégration sensorielle : capacités à intégrer différentes informations provenant simultanément de sens distincts.
  • Le transfert intermodal : capacité à apprendre à l’aide d’un sens et de transférer cet apprentissage vers un autre sens. (Exemple : quand on touche un objet sans le voir et qu’on est capable de le reconnaitre plus tard en le voyant).

Pourquoi s’intéresser au système sensoriel pour accompagner les personnes avec TSA ?

Le Trouble du Spectre Autistique est un trouble neurodéveloppemental. On observe très tôt au cours du développement de la personne autiste des particularités du traitement des informations sensorielles (Baranek et coll. 2006).  Des études ont montré que ces caractéristiques peuvent affecter les modalités visuelle, auditive, tactile, olfactive, gustative, proprioceptive et vestibulaire (Kern et al., 2006, 2007 ; Marco et al., 2011). Ces perturbations ont des retentissements sur l’ensemble du développement de la personne autiste affectant le développement moteur, l’autonomie personnelle, domestique, scolaire et ont même été évoquées comme pouvant être à l’origine des particularités sociales (Robertson et Baron-Cohen, 2017).

De nombreux témoignages rapportent que les difficultés sensorielles sont très envahissantes dans le quotidien des personnes avec autisme. Et pourtant ce n’est qu’en 2013, que les spécificités sensorielles font partie intégrante des critères de diagnostique du TSA (APA,2013) sur l’ensemble du spectre (Dunn et al., 2002 ; Tomchek et Dunn, 2007 ; Crane et al., 2009). Elles ne sont plus considérées comme d’éventuelles comorbidités mais bien comme une caractéristique principale du TSA.

Des études à ce jour indiquent des particularités sensorielles d’apparition précoce, fréquentes, variables en nature et en intensité.

VISUEL

Aline Reinbolt : Psychologue du développement, spécialisée en neuropsychologie
Formée à la passation des bilans aidant au diagnostic : ADOS, ADI-R, Vineland, Test psychométrique

La vue : permet au bébé de porter son attention sur un objet, à le fixer, à suivre les déplacements, à enregistrer les caractéristiques, à évaluer les distances, à regarder le visage des gens à décoder le message affectif qu’il transmet et à communiquer ses besoins et ses désirs. Les capacités visuelles de l’enfant vont évoluer au cours de son développement. Par exemple, à 2 mois, un bébé peut suivre le déplacement lent d’un objet situé à 15-20 cm de son visage, à 1 an il peut suivre les objets en mouvement et les voir clairement.

Pourquoi s’intéresser au système visuel pour accompagner les personnes avec TSA ?

Des recherches ont démontré des particularités visuelles dans l’autisme (Chokron et all.,2014, Simmons et al., 2009) notamment un trouble du traitement visuel des visages, des troubles oculomoteurs, des troubles visuo-attentionnels. De plus, Il semble que les personnes avec autisme privilégieraient la vision périphérique, tout en manifestant paradoxalement une capacité accrue du traitement visuel focal. En 2010, Caucal et Brunod montrent que les autistes ont souvent un intérêt marqué pour certains stimuli lumineux (brillance, reflets, scintillement, certaines couleurs) qui sollicitent le système périphérique, mais aussi pour certains détails fixes de l’environnement, traités de manière focale et qui peuvent absorber leur attention au point de constituer leurs intérêts restreints. De nombreux auteurs ont montrés une perception accrue des détails visuels, avec un retentissement négatif sur la capacité à effectuer des tâches visuelles complexes (Bertone, 2005). Les personnes autistes sont plus performantes que la population générale dans le traitement visuel des stimuli simples, mais moins performantes lorsqu’il s’agit de détecter des stimuli associant la vision à d’autres modalités sensorielles (Bertone et coll., 2003). En outre, les autistes présenteraient des capacités de traitement intactes ou exacerbées pour des stimuli statiques ou lents mais diminuées pour les stimuli dynamiques (Vlamings et coll., 2010).

AUDITIF

Aline Reinbolt : Psychologue du développement, spécialisée en neuropsychologie
Formée à la passation des bilans aidant au diagnostic : ADOS, ADI-R, Vineland, Test psychométrique

L’ouïe : le monde sonore apporte de nombreux renseignements sur l’environnement. L’ouïe est mature à la fin du premier mois. Le nouveau-né peut reconnaitre les personne grâce à son audition. Dès la naissance, il reconnait la voix de sa mère de celle des autres femmes. A 6 mois, il localise la source des sons. A un an, il différencie et associe les sons aux objets et au contexte. Entre 6 mois et 12 mois, à partir du volume et du ton de la voix, le bébé décode le sentiment exprimé. De plus, le volume des sons ou des bruits le renseigne sur les distances.

Pourquoi s’intéresser au système auditif pour accompagner les personnes avec TSA ?

Des travaux scientifiques évoquent des spécificités dans le traitement des informations auditives. Les difficultés de la personne autiste à s’orienter vers les sources sonores et particulièrement la voix humaine sont souvent mentionnées (Osterling & Dawson, 1994 ; Osterling, Dawson & Munson, 2002 ; Zwaigenbaum et al., 2005). Néanmoins, les réponses aux sons apparaissent aussi variables et sélectives. Si l’autiste ne réagit pas toujours à la voix humaine, il peut toutefois sursauter ou réagir vivement à certaines sonorités. Ainsi, des hypo- et des hyperacousies sont notamment fréquemment mentionnées et peuvent coexister. Les observations cliniques rapportent les hypersensibilités des personnes avec autisme à certains sons tels que les sons inattendus, les sons forts, les sons continus, à tonalité élevée, la combinaison de plusieurs sons à traiter simultanément (C. Degenne-Richard, M.Wolff, D.Fiard, J.L. Adrien). Les études démontrent qu’environ 50 % des personnes avec autisme présentent des aversions aux sons forts pour seulement 8 % des personnes sans autisme (Kern et al., 2006 ; Tomchek & Dunn, 2007). Par ailleurs, le filtrage de certains bruits de fond apparaît souvent altéré et peut donc rendre difficile le traitement des stimuli auditifs pertinents et particulièrement la compréhension de la voix humaine dans des endroits bruyants (Alcantara et al., 2004 ; Grandin, 1997).

TACTILE

Aline Reinbolt : Psychologue du développement, spécialisée en neuropsychologie
Formée à la passation des bilans aidant au diagnostic : ADOS, ADI-R, Vineland, Test psychométrique

Le toucher : est le sens le plus mature à la naissance. Il permet de réagir à la chaleur, au froid, à la pression ou à la douleur et contribue à la sécurité physique. Il permet également de découvrir son corps et ainsi de prendre conscience de son corps. Il permet de découvrir aussi le monde des textures, d’expérimenter le poids et la forme des objets. Par conséquent, d’enregistrer les caractéristiques des objets.  L’information tactile est transmise par la peau au cerveau.

Pourquoi s’intéresser au système tactile pour accompagner les personnes avec TSA ?

Les particularités sensorielles tactiles dans l’autisme peuvent concerner la zone orale (hyper salivation, exploration orale intenses…), certaines stéréotypies (grattage, tapotage, caresse d’objets), certains comportements (intolérance au contact physique) et certaines réactions à la douleur. Blakemore et coll. (2006) ont mis en évidence une hypersensibilité tactile mais celle-ci serait variable selon la nature et l’intensité des stimuli.

OLFACTITIF

Aline Reinbolt : Psychologue du développement, spécialisée en neuropsychologie
Formée à la passation des bilans aidant au diagnostic : ADOS, ADI-R, Vineland, Test psychométrique

Le goût et l’odorat : l’odorat permet à l’enfant de reconnaitre l’odeur de sa mère, des objets et des aliments et il influence le goût. Quant au goût, il lui permet de distinguer les saveurs des aliments. Dès la naissance, le bébé distingue les 4 goûts fondamentaux : le sucré, le salé, l’amer et l’acide. Pendant les 6 premiers mois, le bébé portera les objets à la bouche comme principal moyen d’exploration. Les lèvres et la langue des touts petits sont très sensibles et lui transmettent beaucoup d’informations.

Pourquoi s’intéresser au système gustatif et olfactif  pour accompagner les personnes avec TSA ?

En ce qui concerne le goût et l’olfaction, Tavassoli et Baron-Cohen (2012) ont montré de moins bonnes capacités de reconnaissance gustative chez les autistes par rapport au groupe contrôle. Cermak et coll. (2010) mettent en rapport les particularités gustatives des TSA et les troubles alimentaires, qui consistent à rechercher des aliments particulièrement forts voire non comestible ou à développer une sélectivité extrême concernant les saveurs et les textures. D’après Baron-Cohen et coll. (2009), peu d’études se sont penchées sur l’olfaction dans l’autisme. Des recherches rapportent des déficits dans la détection olfactive et gustative et des conduites relevant d’une recherche de sensation, comme des comportements de flairage ou de recherche d’odeurs fortes.

PROPRIOCEPTION

Mylène Vaillant : Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

VESTIBULAIRE

Mylène Vaillant : Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

C’est sentir son propre corps, c’est la perception de soi. C’est une information sensorielle basée sur les stimulations vestibulaires (oreille interne) et stimulations kinesthésiques (induite par les mouvements)

Pourquoi s’intéresser à la proprioception pour les personnes TSA :

Elle nous informe sur la position de chacun des membres par rapport au reste du corps et permet une action comme se rattraper quand on fait un faux pas ou se savonner efficacement.

Système vestibulaire : Le système vestibulaire réglemente le sens du mouvement et de l’équilibre, c’est ce qui nous permet de situer notre corps dans l’espace, ces déplacements et ceux de notre entourage.

GUSTATIF

Aline Reinbolt : Psychologue du développement, spécialisée en neuropsychologie
Formée à la passation des bilans aidant au diagnostic : ADOS, ADI-R, Vineland, Test psychométrique

Le goût et l’odorat : l’odorat permet à l’enfant de reconnaitre l’odeur de sa mère, des objets et des aliments et il influence le goût. Quant au goût, il lui permet de distinguer les saveurs des aliments. Dès la naissance, le bébé distingue les 4 goûts fondamentaux : le sucré, le salé, l’amer et l’acide. Pendant les 6 premiers mois, le bébé portera les objets à la bouche comme principal moyen d’exploration. Les lèvres et la langue des touts petits sont très sensibles et lui transmettent beaucoup d’informations.

Pourquoi s’intéresser au système gustatif et olfactif  pour accompagner les personnes avec TSA ?

En ce qui concerne le goût et l’olfaction, Tavassoli et Baron-Cohen (2012) ont montré de moins bonnes capacités de reconnaissance gustative chez les autistes par rapport au groupe contrôle. Cermak et coll. (2010) mettent en rapport les particularités gustatives des TSA et les troubles alimentaires, qui consistent à rechercher des aliments particulièrement forts voire non comestible ou à développer une sélectivité extrême concernant les saveurs et les textures. D’après Baron-Cohen et coll. (2009), peu d’études se sont penchées sur l’olfaction dans l’autisme. Des recherches rapportent des déficits dans la détection olfactive et gustative et des conduites relevant d’une recherche de sensation, comme des comportements de flairage ou de recherche d’odeurs fortes.

SYSTÈME NERVEUX CENTRAL

Mylène Vaillant : Enseignante en activités physiques adaptées (EAPA)

Il se compose du cerveau et de la moelle épinière. Ce système coordonne et est décisionnaire pour toutes les activités conscientes mais il dirige ou supervise aussi toutes les activités inconscientes.(Emmanuelle Sutherland: leb.a.ba des réflexes archaïques)

Pourquoi s’intéresser au SNC pour les personnes TSA :

Le rôle des réflexes au niveau moteur : développement du tonus musculaire, du système vestibulaire, du système visuel, auditif et toutes les capacités motrices, les réflexes, qui apparaissent et s’intègrent les uns après les autres, permettent au bébé d’accéder aux prochaines étapes de son évolution motrice.
Au niveau affectif : les mouvements réflexes permettent au bébé de développer son sentiment de sécurité intérieure, sa confiance en ses capacités et donc de lui donner une image positive de luimême, tout en lui permettant de développer sa capacité à se connaître et à connaître ses propres désirs et ses limites.
Au niveau cognitif : les chemins neuronaux empruntés lors des mouvements permettent les connexions nécessaires au développement de la pensée, du langage et de toutes les compétences liées aux apprentissages.